1. |
Allumette
03:19
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Une seule allumette qui te reste dans ton paquet
Une dernière chance d'éclairer le couloir
Que depuis trop longtemps tu arpentes
Dans cet immeuble qu'on t'a donné pour jeu
La sérénité à l'intérieur te manque
Entre ces murs qui bougent dans le noir
Au gré des pas et des histoires
S'accumule une filière
À l'abandon sous la poussière
La vieille carte des chemins tracés
Que tes parents t'avaient laissée
N'est ici d'aucune utilité
Alors tu espères un néon, une lampe
Au détour d'une porte une poignée consentante
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2. |
Le droit à la paresse
04:04
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Jour et nuit les automates
Tels des fourmis sur le crack
La province doit produire
Tuons les paresseux qui osent dormir
La déviance en ce nouveau siècle
Serait de s'adonner à la sieste
L'ignominie que serait la paresse
Au psychologue tu te confesses
Car le PIB doit croître qu'importe le prix
Qu'ils répètent à l'infini
C'est la nouvelle antienne
De ces Églises modernes
Si un jour l'on t'aperçoit
Procrastiner seul chez toi
Rapidement l'on te dénoncera
En rééducation l'on t'enverra
Mais un jour nous voudrons l'été
Alors tous ensemble nous irons nous coucher
Des semaines des mois des années
Nous laisserons ce monde s'écrouler
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3. |
Tableau
04:05
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Deux ans parti à l'autre bout du monde
À la recherche d'une perspective nouvelle
Regarder tout autour à des milles à la ronde
Pour fendre la nuit d'une étincelle
La migraine dans ta bière
N'est sûrement pas ta dernière
Car encore ce soir tu tournes rond comme le bar
Comme pour te noyer en attendant la mort
Tu roulerais pour défoncer l'horizon
Vulnérable et normal
Pulsion comme baume sur ton poison
Dormir serein n'est point banal
Je te le dis et redis
J'en ai fait l'expérience plus d'une fois dans ma vie
Il y a un dieu pour nous les imbéciles
Miséricordieux
Moi ça me rend triste comme un saule
De voir le tourment au-dessus de tes épaules
Si je pouvois faire comme au tableau
Te dessiner quelque chose de beau
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4. |
Lumières jaunies
03:14
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Sous les lumières jaunies
D'un café sur St-Denis
Tes yeux brillent de joie et de rage
Une scène d'espoir un nouveau mirage
De tes lèvres à mes oreilles
Un frisson qui court me réveille
Dans mon esprit les ailes d'un ange
Mais la lune est noire comme c'est bien étrange
Il y a parfois des possibilités
Mais ce soir je crois être admissible
À l'asile des fous aliénés
Que l'on me drogue et me calme pour me rendre insensible
À quoi me sert de me tourmenter
Car je le sais ça ne vaut pas le coup
Je me sens encore comme un ballon lancé
Trônant au sommet de son ellipse bien saoul
Et juste avant de retomber
Vers le bitume pour m'y écraser
Peut-être pourrais-je te contempler
Du haut du ciel sans me faire remarquer
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